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Vin et protection cardio-vasculaire :
des bienfaits exagérés ?


vin


Derrière les effets bénéfiques sur le plan cardio-vasculaire des fameux deux verres de vin par jour, ne se cacherait-il pas les bienfaits d’une consommation plus riche en fruits, légumes et en graisses insaturées, comportement alimentaire caractéristique des buveurs (modérés) de vin.

La corrélation entre une consommation modérée de vin et la mortalité liée à des maladies cardio-vasculaires paraît bien établie. Pourtant, il est peut-être trop hâtif de n’y voir qu’un effet direct du vin. Car cette corrélation pourrait bien être indirecte, et liée à des habitudes alimentaires tout simplement meilleures au sein de la population des buveurs modérés.

“Deux verres de vin par jour, c’est bon pour le cœur”

La recette a vite fait de séduire les Français. Il faut dire que corrélations scientifiques à l’appui, nombres d’études aboutissent à une relation de type “courbe en U” entre les maladies cardio-vasculaires et la consommation d’alcool (la mortalité d’origine cardio-vasculaire est supérieure chez les non-buveurs et les alcooliques…) avec un effet bénéfique supplémentaire pour le vin par rapport aux autres alcools. Dès lors, on évoquait les possibles effets des polyphénols ou autres tanins… qui n’ont pas tardé à se retrouver en gélules, histoire d’exporter le “paradoxe français” outre-Atlantique. D’ailleurs, le resvératrol, composé phénolique produit par la vigne en réponse à une agression par un champignon (Botrytis cinerea ) est connu depuis longtemps de la médecine asiatique. Les Japonais et les Chinois l’utilisaient en effet pour traiter les hyperlipidémies, l’athérosclérose et les maladies inflammatoires et allergiques. Il semblerait en effet que ce composé phénolique possède non seulement les propriétés antiagrégantes et antioxydantes des polyphénols, mais également une action hypotriglycéridémiante.Pourtant, une récente étude danoise semble montrer que les effets bénéfiques attribués au vin sont peut-être exagérés, car ils pourraient en partie être dus à des habitudes alimentaires spécifiques des consommateurs de vin. Point de départ de cette étude : les nombreux travaux démontrant que la mortalité liée à des maladies cardio-vasculaires était corrélée à un régime pauvre en fruits, légumes et poisson, et riche en acides gras saturés. D’où l’idée de cette équipe danoise d’étudier l’existence d’une interdépendance entre la préférence pour un certain type d’alcool (à savoir le vin, la bière ou les spiritueux), et celle de certains aliments. Au total, 23284 hommes et 25479 femmes furent examinés.

Dis-moi ce que tu bois…

Et l’expérience semble donner raison à l’équipe danoise : la préférence pour le vin, comparée à celle pour la bière ou les spiritueux, est associée, dans la population féminine comme dans la population masculine, à une plus importante consommation de fruits, poisson, légumes et salade, et à une forte préférence pour une cuisine à l’huile d’olive. À l’inverse, la proportion de buveurs de vin qui consomment des graisses à tartiner sur du pain (au Danemark, cette habitude alimentaire représente un tiers de la consommation en graisses de la population) est moins importante que dans les autres groupes. Nombreuses sont les corrélations qui soulignent un comportement alimentaire “nutritionnellement plus correct” des buveurs de vin. Par exemple, dans le groupe des femmes préférant la bière, la proportion de femmes consommant des quantités importantes de salade ne représente que 60 % de celle notée dans le groupe de femmes ayant une préférence pour le vin. Concernant le poisson, le rapport grimpe à 84 %. Chez les hommes préférant la bière, la proportion d’hommes consommant une quantité importante de poisson ne représente que 40 % de celle relevée chez les hommes préférant le vin. Un chiffre qui chute à 40 % quand on parle de la préférence pour une cuisine à l’huile d’olive. Enfin, des tendances similaires sont observées en comparant la population préférant les spiritueux à celle préférant le vin, même si elles sont un peu moins marquées.

Des résultats en adéquation avec les autres travaux disponibles

Reste qu’une telle étude ne permet évidemment pas de tirer des relations de cause à effet entre la consommation de vin et l’adhésion à des pratiques alimentaires nutritionnellement plus saines. Il est probable que les habitudes liées à la boisson et à l’alimentation se développent parallèlement chez le jeune adulte. Les auteurs se méfient d’ailleurs de toutes conclusions trop hâtives, car ils demeurent conscients des biais introduits dans l’étude. Et ce, notamment en raison du faible taux de réponse (36 %), qui rend d’autant plus probable la possibilité d’avoir étudié une population plus regardante et plus avertie vis-à-vis de son alimentation.Cependant, bien que la majeure partie des études traitant de la consommation alcoolique ne se soient pas attachée à différencier les types d’alcools consommés, certaines viennent néanmoins conforter les premières idées qui se dégagent de cette enquête. Une étude finlandaise a ainsi montré que les consommatrices de vin ont une consommation plus élevée en caroténoïdes, et que les consommateurs de vin ont des apports en vitamine C supérieurs. Ce qui tendrait à indiquer que les consommateurs de vin pourraient consommer davantage de fruits et de légumes. Parallèlement une autre étude rapporte que les consommateurs de vin seraient davantage préoccupés par leur santé que les consommateurs de bières ou de spiritueux. Ils fumeraient moins, auraient suivi des études plus longues et leur Indice de Masse Corporelle(IMC) serait en outre inférieur… !


Les arguments du vin rouge

Les études comparant les consommateurs des différentes boissons alcooliques avaient souvent montré un rôle supérieur du vin rouge. D’où l’idée de rechercher ce qui justement différencie le vin rouge des autres alcools. Résultat : sa composition en polyphénols, vaste classe regroupant plus de 4000 molécules différentes que l’on peut répartir en 4 groupes (les acides phénols, les flavonols, les anthocyanes et les tanins). Différentes actions de l’alcool et des flavonoïdes sont suspectées : l’alcool aurait une action préventive en stimulant la voie de retour du cholestérol (l’alcool augmente le taux de HDL, qui capte le cholestérol libre des cellules périphériques), en exerçant un rôle vasodilatateur artériel et en inhibant l’agrégation plaquettaire (effet stabilisateur de la membrane). Parallèlement les flavonoïdes, notamment en raison de leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, limiteraient la formation de la plaque d’athérome et inhiberaient l’agrégation plaquettaire. Enfin, il ne faut pas oublier la présence dans le vin d’un célèbre acide, l’acide salicylique, (connu notamment pour son action inhibitrice sur la cyclo-oxygénase), c’est à dire la bonne vieille aspirine…

D’après un article de Tout Prévoir


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